image en une : Lo sguardo sia vita e luce -cm 50×50, 2022 (détail)

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Mon travail est un cri d’alarme contre le réchauffement du globe et les changements climatiques. Il ressent l’urgence de faire voir et comprendre les risques encourus si nous persistons à ne pas respecter la nature, et ne prenons pas conscience de nos façons d’agir.

Gianni Mantovani

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Récemment exposé à Gènes, et à Milan, le travail du peintre Gianni Mantovani qui alerte sur le changement climatique souhaite aussi présenter, déclare-t-il, une vision positive – de confiance et d’espérance –inscrite dans les titres donnés à ses œuvres.

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Mon travail inspiré de l’environnement, de la nature et du paysage se caractérise par la couleur rouge, la couleur la plus chaude, pour attirer l’attention sur les questions liées au réchauffement et au changement climatique. Je voudrais montrer à tous le risque que nous courons si nous manquons de respect pour la création et ne prenons pas conscience de nos comportements.
Les titres, quant à eux, concernent les sentiments, la beauté de la vie et proposent une vision confiante de la nature et de la création.

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Henri Matisse, la Desserte rouge, 1908

Le fond rouge, joue ainsi de toute la polysémie de cette couleur – symbole autant des flammes de l’enfer, du danger, que couleur du sang de la joie du coeur . S’y détachent, en aplats, sans perspective, des formes nettes et simples ; rectangles des maisons, triangles des montagnes, graphe des branches… dans un configuration limitée à une quadrichromie élémentaire (rouge, noir, ocre, blanc) dans une composition qui évoque le dépouillement de la peinture japonaise, autant que son influence sur l’art occidental, dont témoigne La desserte rouge de Matisse, peinte dans l’époque expressionniste du peintre.

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Cette série de Gianni Mantovani s’inscrit aussi dans la lignée des monochromes rouges qui hantent l’art contemporain, et tisse un lien avec l’histoire de cette couleur, présente depuis l’aube de l’humanité, en traces d’ocre sur les parois des grottes, sur la « rubrique » des manuscrits…

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Ici, avec ce rouge obsédant, ce qui est évoqué est un univers de conte – un monde comme vu par un regard d’enfant (et l’on sait combien il est difficile d’apprendre à peindre comme un enfant) – ce que souligne par ailleurs la linéarité, la simplicité intentionnelle des formes – un conte, dans lequel un Petit Chaperon Rouge pourrait risquer de se retrouver « pour de vrai » dans la gueule du loup – déréglement du monde – de ce monde, le notre, pour une enfance mise en danger et qu’il faut protéger.

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Gianni Mantovani

est né à Concordia (Mo) en 1950 où il réside toujours. Il a étudié à l’Institut d’Art de Modène et plus tard à l’Académie des Beaux-Arts de Bologne. À dix-sept ans, il remporte le concours organisé parmi les étudiants des Académies d’art italiennes tenues au Palazzo dei Musei de Modène et participe ensuite, à la « Troisième exposition de gravures » au Cabinet national des estampes. à Rome.
En 1974, il commence à enseigner les Disciplines Picturales à l’Ecole d’Art de Bologne.

Au milieu des années 1980, sa recherche artistique se concentre sur le côté abstrait en harmonie avec le critique Giorgio Cortenova qui théorise « l’abstraction archaïque » et il expose ses œuvres marquées par une abstraction de plus en plus lyrique, à Modène, Florence, Vérone, Rome, Pavie, Sofia (Bulgarie).

Dans les années 1990, Mantovani  se passionne pour l’art tribal, et en particulier pour l’art africain. Des œuvres d’art africain de sa collection ont été exposées à Paris, Gênes et Milan, et publiées dans des livres et des magazines en France, en Belgique et aux États-Unis. Cet intérêt amène à  de nouvelles recherches concrétisées par des œuvres picturales chargées d’images simples et fantastiques : paysage, fleurs et nature sont représentés à travers des formes primaires et essentielles, nourries de souvenirs et d’une vision onirique.

Des expositions ont lieu dans des espaces publics et privés : Galleria Romberg à Latina, Rome Art Fair « Riparte », Galleria Mazzocchi à Parme, Institut Culturel « Casa Cini » à Ferrare, Institut Culturel Italien à Berlin, Galerie Municipale à Angoulême (France), Galerie de l’Université de Parenzo (Croatie), Château du Pico di Mirandola, Musée Civique de Castelfranco Emilia, Galerie Nationale d’Art de Bologne.