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Nous récoltons toujours les mots qui vous viennent d’ailleurs – temporel ou géographique – mots de dialectes régionaux ou d’idiolecte familial, mots d’autres pays et d’autres cultures, qui n’existent pas dans le français-langue-commune, et que nous importons avec vous qui les faites migrer.

Dans le cadre des événements du Printemps des Migrations, ces mots seront mis à l’honneur le vendredi 19 avril, à partir de 18h, au local des Diables Bleus, 29 route de Turin, à Nice, où ils seront mis en voix et en espace par les participants.

Nous vous proposons de participer aussi avec nous à la création de bannières portant ces « langues de mots » que nous écrirons, ornerons, illustrerons, décorerons de rubans… pour les exposer au vent et à l’envol, pour les disséminer plus loin, toucher plus de monde, en les transformant en bannière, comme le font les tibétains  !

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.Pour ceux qui peuvent nous rejoindre au local des Diables Bleus, 29 route de Turin, à Nice, nous prévoyons deux séances d’ateliers de confection de ces « porte-mots »

Le mercredi 10 avril – de 14h à 16h

Le mercredi 17 avril – de 14h à 16h

  Dites-nous si vous pourrez y participer, en vous inscrivant Par mail : embarquement.poetique@gmail.com
Par téléphone/what’sApp , en laissant un message au 06 76 54 89 10

Du matériel sera mis à votre disposition pour écrire, dessiner, coller…  (rubans, papier de couleur, feutres …) 

Mais pensez à apporter vos ciseaux, feutres… et vous pouvez avoir envie d’utiliser aussi des restes de laine, de petits morceaux de dentelle, des boutons, des perles… : votre imagination est inépuisable et nous vous faisons confiance !

A bientôt pour donner des ailes à vos mots !

  Ces mots, les textes qu’ils ont suscités, seront mis en voix et en espace le vendredi 19 avril, au local des Diables Bleus, puis les bannières nous accompagneront sur les actions et rencontres d’Embarquement poétique, et notamment sur le stand d’Embarquement poétique au salon Lire à Vence les 15 et 16 juins 2024, où vous êtes invité(e)s à participer !

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retour sur la rencontre du 19 avril

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Lors de la rencontre au local des Diables bleus, les mots proposés et leurs définitions ont suscité d’autres définitions, inspirées par le glossaire de Michel Leiris dont ont été lus quelques extraits.

Voici quelques-unes des propositions en écho à certains des mots, selon les sonorités, et les analogies évoquées ( la définition/description initiale est à lire ici – les participants ne l’ont découverte qu’après leur invention)

un grand merci à tous pour leur écoute et leur inventivité qui ont fait de ce moment de partage une parenthèse chaleureuse – les mots migrent et tissent des liens !

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Additirtura/combinazione

  • A dit – ritura ?

    A dit rien – ren de ren
  • C’était du turc, je crois / du turc amoureux
    et la combinazione
    justement, quand on est amoureux, on se combine –
    Combinazzione

  • C’est pas du turc, c’est de la tarte

  • Non, la combinazzione
    c’est quand on fait des trucs pas nets,
    On combine, à diritura
    combine à droite
    adroiture
    pleine de droiture
  • Ben, c’est plus une combine, ça.

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Arapède

Bouger, circuler comme un arachnide – possiéder une multitude de pattes ; ressembler à un araignée en mouvement.

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Badjoc

Mauvaise blague, blague du bas, blague intempestive, blague mal placée. La mauvaise blague qui veut tirer vers le bas, très bas.

Le bas de joke s’oppose au haut de joke qui constitue le point culminant de l’échelle des jokes.

Ce fut à la suite d’un badjoc que moi, qui étais confortablement assise sur une chaise, me suis retrouvée par terre et admise en service de réanimation à l’hôpital.

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Beauseigne

Beau signe de l’œil, clin d’œil,

saigne-ment

Saigne- heure

Heure de se lever

Eur de la liberté

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Bourrier

Si on est très en retard, « à la bourre », il faut « se bourrier » – rattraper le temps perdu : c’est un verbe fort utile pour les personnes qui souffrent de procrastination, et qui sont embourbées dans leur lenteur, l’écheveau embrouillé du labeur et du calendrier.

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Bredin

… breton… brûler… brider, briser, brasser, broder…

Brad Pitt – Bravo !

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Crincheux

Se dit de quelqu’un qui est un peu sorcier, mais qui cache ses activités occultes. Il provoque la crainte, porte malheur, et le glissement de sens a fait peu à peu qu’un crincheux est devenu synonyme de croque-mort… Il provoque même une telle épouvante qu’on n’a plus qu’à s’accrocher aux branches des aubépines, des sorbiers noirs et des gratte-culs pour le laisser passer dans les villages bretons< ;

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Palabre

A l’ombre du vieux chêne, les villageois se réunissent pour une palabre ancestrale. Sous le chêne. Chaque voix trouve écho des jeunes et des moins jeunes. De délice, les branches du chêne embrassent les cœurs des mots qui, comme des feux follets s’envolent dans les branchages pour partir effleurer la douceur des nuages.

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 Querancia

Substantif qui définit un manque général d’énergie chez l’individu timoré. Le timide ne croit guère en lui d’où la déclinaison « guère en soi – quéransoi – querensia »

Le mot ancien dans la bouche des maladifs s’est peu à peu contracté en un querencia prononcé la main sur la bouche.

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Taraillette

une des sœurs déchues de la déesse indienne Tara. Tiraillée par une histoire de rillettes de thon alors qu’encore fillette elle ne tarda pas à finir son assiette sans pour autant prendre sa mitraille-ette.

Sa couleur violette témoigne des railleries qu’elle reçut pour son amour paillete de cette chair en miettes.

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Tàta

Autre version d’une mère, plus douce, plus caressante, qui exauce nos vœux et nous protège – c’est le premier terme utiliés par les bébés, juste après « maman » – tàta.

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La tchatche

Tcjou, tcjou, je vais chuter sur le chat

Un chat, deux chats, trois pour le pris d’un, combien en voulez-vous ?

Je parle, tu parles, les mots s’envolent – le croyez-vous ? Les mots migrent, les momies – on avance dans les mots.

Les mots se percutent – accident ! avec les dents !

Et toi,tchatches-tu ?

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Tchoutchouca

Embrayage de locomotive ou plat fait de tout un tas de choses que l’on cuit en touillant souvent –

« il tchoutchoucait la fosse avec son tchou.

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Vivre à la colle

C’est l’accoglienza à l’italienne, vivre en collectivité,en connivence, come en alliance, en confiance…

Vivre à la colline ; à la mode collinéenne,  tous ces arbres, côt à côte, comme un collier.

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