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Denise Desautels (Québec) – Cédric Merland (photos) – Dominique Hecq (Australie – photo mbp) – Barry Wallenstein (NYC – trad. mb) – Sybille Boli (Suisse romande) – Anne Barbusse – Alix Lerman Enriquez – Gérard Le Goff – Suzanne Derève – Re Chab -photos et texte).

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Denise Desautels

I’m still alive

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pour mes semblables,
mes sœurs

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Une porte. Une autre.
Une autre encore. Puis une dernière.
Une quatrième se referme derrière nous.
Derrière moi.
Claquements secs
– métal, fer, verre, verrous, double tour – vertige et néant.


C’est fou comme le silence qui suit est sombre.
Or I’m still alive – comme l’écrit l’artiste On Kawara.

Nantes. Prison des femmes.
Juin – il y a presque 30 ans.
Dans une petite salle sous haute surveillance.
Les détenues assises devant nous
toujours en attente de leur procès de leur sentence.
Elles ont le même âge que mon fils
la jeune vingtaine.

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L’air débraillé et fantaisiste, les cheveux rebelles
elles portent des vêtements bariolés
où le fuchsia et l’ocre dominent.
Elles ne se regardent pas les unes les autres.
Ou si peu. Librement ici. Dit-on.
Librement venues entendre nos mots.
C’était sans doute ça ou rien.
Ou les murs fermés – forteresses de la cellule.

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Debout devant elles nous sommes en noir.
Et nos corps – sous tout ce trop noir
se sont vite raidis comme des troncs
pour ne pas flancher.

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Après quatre claquements de portes
absence heure mémoire lentement mur morsur avale
respiration fenêtre fissure futur étreinte
disparaissons nulle part proie pensée
plomb remous aile.


Nos mots restent pris dans l’air.
Comme tout ce qui respire ici.
Comme si c’était janvier.
Nos mots aggravés ici – encerclés de remparts.
Cinquante jeunes femmes modernes pleurent
immobiles devant nous
et je les regarde avec excès
ma voix indomptée chargée d’obscurité
impuissante à refouler mes propres larmes.

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Dans Black Word
la chambre dévie légèrement / les murs qui s’ouvrent ne mènent
nulle part / la nuit je sens grandir une douleur à l’épaule / je ne
sens presque plus le reste de mon corps / on dirait un corridor de
plomb / sans commencement ni fin / la mort rejoint tous les
paysages

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Vingt ans plus tard I’m still alive.
Encore à nous entendre
à observer de près nos langues
en train de négocier avec l’écho à l’intérieur des murs.
Devant moi des pupilles torrents en quête
d’aurore et de crépuscule.
Un jour je pourrais être l’une d’elles.
Parmi elles – assise.
Écouter en larmes mon désespoir dans les mots des autres.

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Un jour plus tard dans ceux de la mère infanticide
interviewée pour la télévision par l’amie N.
Nos sanglots insensément s’entremêlent
à peine si je la vois si je l’entends.
Ça hurle à l’intérieur.
Dans mon crâne cœur cachot.
I’m still alive – pour combien de temps ?

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Un jour, je pourrais me laisser happer
– foudroyée, forcément dangereuse.
Emportée par le vaste ravage du dedans.
Le fond du gouffre pour toutes les noyées en attente
enfermées au fond de mon épaisse mémoire.
D’un côté ou l’autre des quatre portes.

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À l’origine, ce texte – légèrement remanié ici – a été écrit en prose et il
est paru dans « de l’enfermement à l’envol, rencontres littéraires », aux
éditions du remue-ménage (Québec) et Prise de parole (Manitoba), en
2014.

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Denise Desautels est une poète et écrivaine québécoise.. Elle est vice-présidente de l’ Académie des Lettres du Québec, de 1996 à 2002, et membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois. Elle est également la première poétesse québécoise à être publiée aux éditions Gallimard. 

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Cédric Merland

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Poète et photographe, Cédric Merland est l’auteur de plusieurs recueils, tous publiés aux Editions de l’Aigrette. Ses photos ont été exposées à l’Espace Andrée Chedid (Issy-les-Moulineaux) et à la librairie L’Esperluète (Chartres) ou publiées avec des textes de S. Lillo et B. Perroy aux Editions La Centaurée.

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Dominique Hecq

Déhantise

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Barbotant dans les étoiles tombées du ciel qui coulent

vers la bouche de l’oubli

aussi sûrement que l’arme de von Kleist,

tu aperçois mon masque, Orfeu. Il est rouge

comme le premier sang d’un enfant.

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Il sent le mimosa, le musc et le frangipanier,

sonne comme un miroir qui briserait nos ombres,

bien que la lune soit haute et pleine

des teintes cinétiques de Dürer.

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Le rideau des archives du monde des vivants se lève.

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Ton crâne anamorphosé apparaît.

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Dans cet instant hypnagogique, j’entrevois

le cœur dont je mourrai.

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Il est entouré de cygnes qui prennent

les couleurs changeantes de l’heure.

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Je touche duvets, panaches, plumes, barbes.

Songe aux métaphores aphasiques de Dalí.

Ecoute les cris asphyxiés de Kandinsky.

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J’attends ton cri d’outre-tombe—cristal

qui se brise mille et une nuits depuis

avant l’invention du mot plumage.

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Je le nomme déhantise.

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Moi, Voyce, je m’élève. Entonne mon chant.

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     Ré Majeur. Crescendo !

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photo mbp

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.Dominique Hecq, poète australienne, née en Belgique…

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Barry Wallenstein

Quarantined (En Quarantaine) – 2 poèmes (traduction Marilyne Bertoncini)

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Quarantined 

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I’ve choked my imagination,

blocked all the passages into

and away from

this awareness.

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My mind now

spawns a wilderness

where birds and beasts

hunker down and listen

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to the dulcet melodies

of last year’s frolic,

last year’s thoughts

and today’s digressions.

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Once the gates are opened,

I’ll tip-toe outside,

and on a whim

choose a direction,

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or imitate the phoebe’s

darting flight.

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Quarantined 2 /Longing

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Confined

I long to look back

on a slice of buckled time.

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Sequestered

and protected – yet

the comeuppance may creep in.

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Skeletal forms, then vapors

advance in all directions,

invisible.

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A dreadful stirring in the air:

particles liberated

from an excited center

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and settling in our lives –

might as well be a tongue

on its way to intimate.

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One day I shall recall this longing

and this blighted time

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En quarantaine

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J’ai étouffé mon imagination,

bloqué tous les passages allant vers

et loin de

cette perception.

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Mon esprit maintenant

Génère un désert

où oiseaux comme bêtes

écoutent en se courbant

.

les mélodies suaves

des jeux de l’an passé,

les pensées de l’année dernière

et les digressions d’aujourd’hui.

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Les portes une fois ouvertes,

Je sortirai sur la pointe des pieds,

et sur un coup de tête

je choisirai  une direction,

.

ou bien j’imiterai le passereau

en son essor.

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En quarantaine 2/Désir

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Confiné

J’aimerais revenir sur

 une tranche de temps en boucle

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Séquestré

et protégé – et malgré tout

le châtiment peut s’infiltrer.

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Des formes squelettiques, puis des fantômes

partout progressent

invisibles.

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Dans l’air un frisson d’épouvante :

Des particules se libèrent

d’un centre qui s’emballe

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elles s’installent dans nos vies –

elles pourraient aussi bien être une langue

en train de s’insinuer

.

Un jour je me rappellerai ce désir

et ce temps dévasté.

 .

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Barry Wallenstein est un poète new-yorkais, performeur, auteur de nombreux recueils et de plusieurs enregistrements de lectures en compagnie de musiciens de jazz. L’un de ses titres, Tony’s blues, a été publié en France dans la traduction de Marilyne Bertoncini, aux éditions PVST ?

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Sibylle Bolli

Manière noire

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nuit

me tissait

je et l’arbre

et le mot – son chant

matière sombre

lait noir des galaxies

où se lier où écrire

une langue lumière

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j’écumais

les danses inachevées

– vieux silences

outre mots

passer la pupille triste des morts

chercher un baiser d’enfance

braise ou firmament

arbre de voyelles neuves

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car je vis car

j’écris vers

cette intermittence des feux

vives îles naissantes

poèmes – arches d’aimer

imminence de leurs corps

rayonnant

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Sibylle Bolli est une autrice et poétesse suisse-romande, née en 1970. Elle a publié dans différentes revues francophones et gagné plusieurs prix. Son premier recueil, Mémoire des pluies,est paru en 2023 aux éditions Les Carnets du Dessert de lune.

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Anne Barbusse

A propos du film Night on earth, Jim Jarmusch, 1991 (bande originale Tom Waits)

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c’est un hémisphère noir une nuit sur une demi-terre et un dispositif rigoureux filme les cinq horloges murales les cinq villes fantasmées où la caméra va désamorcer les nuits urbaines

la voix très rauque de Tom Waits rythme alors un générique irréel où tourne très vite une terre bleue dans un noir distinctif (il est question de corbeaux en haillons le mort regrette the good old world dans l’espace interstellaire)

et tout s’enclenche avec les taxis-mouvements qui sillonnent les villes noires et font cinéma

this car runs like shit man crépuscule d’un aéroport (huis-clos mobile dans le ventre citadin des perdus)à la Taxi driver mais sans la folie franche avec le jazz descente dans les bas-fonds

cinq taxis jaunes et conversations induites (Kiarostami ira jusqu’à Ten mais chauffeuse divorcée souvent hors champ) et toute la lumière alors allume la ville

Brooklyn Bridge en contre-plongée et le réfugié de l’ex-RDA extasié it’s New-York cela ne souffre aucune parole autre que la tautologie élémentaire appliquée à l’image bleuie d’électricité (versus tunnel parisien de béton où filent des nuits de bitume)

dans la profonde urbanité burlesque ou tragique le temps d’une course de taxi c’est le temps d’une histoire de vie les tribulations de l’humanité à confesse dans un taxi de nuit

le cinéma filme la ville noire le film noir dévide la ville-lumière et puis le cinéma veille

à Los Angeles on refuse de devenir a movie star on reste chauffeuse de taxi le mythe a pris fin

mais l’aveugle va au cinéma elle dit sentir le film l’aveugle est actrice/spectatrice de cinéma

le chauffeur romain ôte ses lunettes noires et voit enfin (après avoir souhaité plus de lampadaires) tandis que les paupières du chauffeur d’Helsinki se ferment de sommeil

sur les yeux du padre mort se rouvrant obstinément on pose lunettes noires

puis deux hommes ivres chantent dans la neige

un autre défait assis sur le bord du trottoir il a tout perdu (emploi épouse etc) à l’aube encore mais blanche mais neigeuse mais la neige enlumine les regards suburbains

le cinéma allume la lumière dans le noir

la nuit c’est la maladie la mort le licenciement le handicap la couleur de peau la zoophilie la précarité le taxi-ferraille la came et l’alcool les déshérités du noir total mais le cinéma

l’aveugle le sent le voit elle contredit toutes les pitiés (exit Les lumières de la ville et le pathos d’un Chaplin) et s’installe dans la lutte féminine et active

une Béatrice Dalle aveugle c’est toute la folie animale de l’instinct cinématographique

yeux révulsés sourit devant la noirceur brillante du canal

longue canne blanche à la main le cinéma allume le noir des nuits et des histoires

Tom Waits reprend même chanson mais très lente en générique final comme une paix diurne descendant sur le monde (c’en est fini de la séquence guerrière initiale)

le cinéma comme aube lente

trouant la bile noire comme aube lente

                  .

Anne Barbusse a publié deux recueils aux éditions Unicité, Moi la dormante (2021) et Les accouchantes nues (2022), A Petros, crise grecque (Bruno Guattari éditeur, 2022) et La non-mère (Pourquoi viens-tu si tard ?, 2023). Elle traduit de la poésie grecque moderne et publie des textes sur le cinéma dans la revue Fragile. A paraître : Terra (in)cognita aux éditons Unicité.

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Alix Lerman Enriquez

 Diamant  noir

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Au creux de chaque poème,

le diamant noir,

la pierre brute des mots,

qui s’extirpent de la nuit

puis s’emmêlent, s’effraient

pour former une chaîne de lettres,

un collier de mots, bijoux ciselés

taillés à la serpe du jour bleu.

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Du magma informe, éclosent

une alchimie de vers et de lignes,

et des rimes et des signes

tracés à l’encre noire de la nuit

ou bien à la craie blanche

sur l’ardoise d’un ciel de suie,

lorsque tombe le soir gris

et que se lève sa lune bleue.

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À l’origine du texte gravé,

à l’origine de sa lumière,

Il y à la déflagration de la pierre,

de cette matière brute,

où jaillissent, comme d’un volcan,

les étincelles, escarbilles du poème,

les mots blessés, leurs lettres tremblantes,

trésors nés de la nuit, de ses trous noirs, 

de ses troublantes constellations.

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Alix Lerman Enriquez est née à Paris le 5 mai 1972 et vit depuis vingt ans à Strasbourg. Docteure en philosophie du droit, elle a déjà publié une vingtaine de recueils de poésie dont Météores (Editions La Bartavelle 2005), A-Contre-jour (Hervé Roth Editeur 2013), Tombée du ciel (Editons les poètes français 2021). Elle anime également deux blogs poétiques Perles de poésie etAphorismes et petits riens.

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Gérard Le Goff

La cité chimérique [extraits]

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collage Gérard Le Goff

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Parfois, la ville ouvre ses portes sur la limpidité de l’évidence. Sans un bruit. Parfois, elle les maintient closes sur l’oubli. Je sais qu’elles ont toujours été là, dans le reste de ces jours qui sable mes paupières, dans le peu de ces nuits qui s’égoutte au fond de mes yeux. Il m’appartient de vérifier leur disponibilité.

La somnolence ne se montre jamais une complice fiable. La silhouette entrevue dans la pénombre de la penderie, dont on a oublié de tirer le vantail, devient vêtement une fois la lumière faite. Je suis attentif au moindre écho nocturne, qui s’avère souvent une simple précaution du silence.

Pas plus que la fatigue ne s’avère une estimable conseillère. Ce furtif reflet de soie qui s’interpose entre une tache de lune et un livre ouvert, tous deux tombés sur le parquet de la chambre, ne peut être qu’un chat qui vient se lover auprès de mon aimée.

En ces moments imprécis, quand le soir devient la nuit, quand il lève sa lanterne sourde, je ne peux que constater l’absence du nocher, pilote hiératique de la barque du songe. Pour pénétrer la cité chimérique, seul vaut le sommeil véritable, profond comme la mer.

C’est le ciel qui toujours m’accueille ici. Un ciel noctambule, à l’occasion. Un ciel comme un ample manteau noir. Je l’aperçois tantôt tavelé d’étoiles comme ceux que portent les mages, tantôt mité par la lumière divine comme ceux que dérobent les saints. Un ciel diurne, le plus souvent. Une clarté bleue dont les tons changent sans cesse, où l’azur retrouve, à certaines heures, son origine de lapis-lazuli, où la turquoise, à d’autres moments, se confond avec l’aigue-marine avant de se foncer façon saphir. […]

Me voici maintenant de l’autre côté des portes. Mes pas résonnent sur un pavé égal. Alors que se referment les battants derrière moi, je ressens s’engouffrer un vent au parfum d’errance. L’océan souffle dans les rues de la cité comme dans une conque pour rameuter les Sirènes égarées. Elles ont troqué leur éternité contre une paire de jambes, leur virginité contre la connaissance du désespoir. Je les observe. Elles ont marchandé contre leur voix ces belles jambes nerveuses aux danseuses réprouvées d’un opéra de papier, ce qui leur confère une élégance sans pareille. Elles déambulent, nues et blêmes, semblent ne pas toucher le sol. Leurs grands yeux noirs expriment une tristesse qui ne peut admettre l’idée même de l’abandon. Leurs seins lourds ne s’ornent plus chacun d’une étoile de mer mais d’un bouton de rose. Elles arborent leur toison d’or avec la fierté d’une promise. Elles ne me voient pas. Je ne peux ni ne dois les aimer.

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 Né en 1953, Gérard Le Goff a publié, entre 2018 et 2022, douze plaquettes chez Encres Vives, un recueil de poésie chez Traversées, un roman et une collection de nouvelles chez Stellamaris et un roman chez Chloé des Lys. Des textes sont aussi parus dans les revues : Le Capital des Mots, Décharge, Festival Permanent des Mots, Haies Vives, Recours au Poème et Traversées.

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 Susanne Derève

Earendel,

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Doux logis, mol édredon d’hiver voué au roulis sonore des tempêtes,

la pluie battait fort aux fenêtres.

Haranguant le vent, je rêvais de varangues livrées aux nuits d’étoiles,

aux insolentes moissons du Ciel que me contait Le Monde1.

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Earendel, ta flamme éteinte poursuivait son chemin tandis que La Grande Ourse,               dans les mains du Sculpteur, abandonnait la Roue de son Chariot ailé au feu

de galaxies lointaines, à des millions d’années-lumière de nos soleils,

dans des ornières célestes où la boue des chemins s’ornait de sombres nébuleuses…

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Big bang, sarabande cosmique dans le premier milliard d’années de l’Univers : supernovæ, trous noirs, comètes, astéroïdes…

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Deçà mes volets clos cinglait la pluie maligne, elle noyait ciel et terre dans le temps sidéral,

et moi, le nez dans les étoiles, je cherchais le sommeil, mol oreiller sur les oreilles,

mes fenêtres donnaient sur la mer…

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note

1 – Télescope James-Webb :  Le Monde du 29/08/2022

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Susanne Derève, originaire de Brest, partage avec René Chabrière le blog de poésie Art et tique et pique – Mots et gammes.  Publications revues : Tarmac, Cabaret, Lichen, Poéthisme.

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Re Chab – poème et photos.

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Glissement  furtif

des étoiles,

froncement des sourcils

et tes yeux…

Tes yeux  qui renvoient

une partie  du ciel.

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Calendrier rouge et noir,

ta bouche avale

mon âge sombre

pour restituer la lumière.

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Des  étoiles,  des étoiles,

naissent dans des

bouffées de nuit

et quelque part,

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né à Lyon en 1956, enseignant agrégé d’Arts Plastiques, Re Chab est à l’origine  du blog  » art et tique et pique  et mots et gammes » en collaboration(s)  avec Susanne Derève, publié dans diverses revues en ligne ou papier: Tarmac, la Piscine, L »éponge, Lichens, Poèmes épars,  etc… Il réside en Gévaudan.

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