.

J’ai suivi ton souffle, cette parole de l’âme.

Ta respiration, ton battement de cœur

Tu sais, cette petite musique qui parlait dans tes yeux

Quand la poésie, l’émotion, l’émerveillement

Allumait le feu sur tes lèvres,

Et la tempête au fond de ta poitrine.

.

J’ai suivi ton souffle, il chevauchait le vent,

Il voulait faire mille fois le tour de la terre

Et il m’a emporté, au fracas de tes rêves

Comme un cri qui résonne et appelle dans la nuit.

.

J’ai vu ce grand jardin rempli de tant de chemins

Tes chemins d’espérance, de clarté et de joie

Mais aussi tes chemins de larmes, de douleur, de doute,

J’ai vu tous ces sentiers qui précédaient tes pas

Et je les ai suivi, car je ne pouvais supporter

Que se perde au néant l’écho de ta parole.

.

J’ai vu tous ces spectres, tous ces fantômes

Qui agitaient leurs doigts décharnés pour enfin te saisir,

Et j’ai voulu étendre sur toi toutes les ailes des oiseaux

Ceux du jour, ceux rencontrés dans la nuit,

J’ai voulu étaler sur ta peau toutes les plumes,

Toutes les fourrures offertes pour toi par les animaux sauvages

Pour qu’il fasse écran aux ombres qui voulaient te surprendre.

Et je me souviens avoir entendu résonner dans ma poitrine

Tes peurs tes espoirs et tes battements de cœur.

.

J’ai vu tes combats, j’ai vu toutes tes victoires

Tes lèvres qui scandaient les mots comme on brandit des armes.

Tu défiais la fatalité qui déchirait tes matins ta quête.

.

Alors pour que tu restes vivante, coûte que coûte

Pour que les fleurs que tu semais ne soient pas que des souvenirs

J’ai hurlé vers le ciel les syllabes de ton nom

Pour que l’espace des nuits et des jours,

Jusqu’au début des temps, jusqu’à la fin des présents

Tous les mots qui avaient été murmurés par tes lèvres

Restent écrits sur ce livre immense, pour toujours entrouvert,

Et qu’ils bercent ou réveillent le monde entier

Et permettent à nos lendemains de continuer à fleurir.

Joel